Des caméras veillent, partout, tout le temps. Dans les gares, les rues, les immeubles, elles captent, enregistrent, alertent. L’IA s’invite désormais dans les circuits, bousculant les usages établis et réinventant la surveillance, loin de la simple captation passive d’autrefois.
L’essor de la surveillance domestique et connectée
La vidéosurveillance investit nos quotidiens à pas de géant. Ce qui relevait hier du secteur public ou des entreprises s’invite désormais dans les foyers. Désormais, même le particulier soucieux de protéger son logement peut s’équiper facilement, à l’image de cette camera de surveillance pensée pour la maison. Depuis un smartphone, il devient possible de surveiller le moindre recoin, de garder un œil sur la cour ou le hall d’entrée, et de recevoir une alerte dès qu’un mouvement inhabituel se dessine.
Les appareils connectés franchissent ainsi un cap : en cas de détection suspecte, une notification apparaît immédiatement, qu’on soit au bureau ou en vacances. Pratique, mais pas sans limites : la loi impose de veiller à ne pas filmer la rue ni les habitations voisines. Chaque utilisateur doit donc jongler entre vigilance et respect de la vie privée, un équilibre qui s’impose à tous.
Des outils pour encadrer la crise sanitaire
Au-delà de la sécurité, la vidéosurveillance a trouvé une nouvelle utilité : la lutte contre la propagation du coronavirus. Les fabricants proposent désormais des caméras dotées de capteurs thermiques, capables de mesurer la température de chaque personne entrant dans un bâtiment ou un espace sensible.
Associées à des logiciels d’analyse sophistiqués, ces caméras ne se contentent pas de surveiller, elles évaluent en temps réel : température corporelle, port du masque, tout est scruté. Dans les transports, par exemple, ces dispositifs prennent le relais quand les contrôles humains ne suivent plus, notamment lors des heures d’affluence. L’automatisation complète alors la vigilance humaine, rendant les accès plus sûrs sans ralentir le flux.
Analyse intelligente : la vidéosurveillance entre dans une nouvelle dimension
Les avancées technologiques ne s’arrêtent pas là. Grâce à l’intelligence artificielle, l’analyse des images ouvre la porte à des usages inédits. Les systèmes actuels savent désormais reconnaître des événements précis : un accident sur la route, un embouteillage qui commence à se former, une distanciation sociale non respectée, ou encore une foule trop dense sur un quai de métro.
Pour illustrer, prenons un cas concret : dans une grande gare, un logiciel repère automatiquement un attroupement inhabituel sur un quai. L’alerte est transmise aux agents, qui peuvent intervenir avant que la situation ne dégénère. Ce type de détection, il y a encore quelques années, relevait du film de science-fiction. Aujourd’hui, c’est devenu une réalité, rendue possible par la puissance des algorithmes d’IA capables de décrypter des flux vidéo ou audio en temps réel.
La vidéosurveillance ne se limite plus à observer, elle anticipe, signale, réagit. Un tournant qui transforme en profondeur la manière dont nous envisageons la sécurité, la gestion de crise, et même notre rapport à l’espace public. Reste à chacun d’y trouver sa place, entre progrès technologique et vigilance sur les libertés individuelles. Demain, la caméra ne se contentera plus de voir : elle comprendra, et peut-être, elle décidera.

